Un voyage extraordinaire

Les jours aux camps Jupiter passaient, tout reprenait sa place, laissant derrière nous un passé mortel et une cicatrice indélébile. On allait devoir se serrer les coudes maintenant pour remonter la  pente, pour faire face aux dépressions d’après-guerre, à la paranoïa de certain à chaque bruit qu’ils entendent. J’avais eu peur d’être l’un d’eux, perdre la boule, ne plus me souvenir de qui j’étais, vouloir m’échapper, vouloir tuer par compulsion, ou pire encore. Je n’osais imaginer ce qu’il se tramait  dans la tête de mes camarades de camp et je ne désirais pas plus que ça le savoir.

Je tentais de reprendre mes marques de préteur du camp, j’essayais aussi de me reprendre en main et d’oublier énormément de choses qui m’affectaient encore aujourd’hui. La perte de certains de mes collègues m’avait grandement affectait. Gardant la tête haute pour faire bonne figure et ne pas refaire chuter les autres. Je m’effondrais le soir dans les douches alors que personnes n’y rôdaient. Je relâchais la pression qui m’entourait, mais cela ne suffisait pas. J’avais besoin de partir quelque temps du camp, prendre le large et voir de nouveaux horizons. Je savais que c’était mal de les abandonner, mais je n’avais plus aucune utilité, j’étais moi-même brisée et épuisée.

Deux jours plus tard, j’ai pris la décision radicale de partir deux trois mois à la recherche d’une nouvelle sérénité en solitaire. Je ne voulais personne, j’avais besoin de me retrouver, de respirer. Je ne voulais pas non plus d’aide, je voulais me démerder seule. J’en avais un grand besoin. Je m’étais prévu un carnet de voyage résumant les destinations que j’allais prendre. Mes adieux fait et mon sac à dos prêt, j’ai pris la route. Laissant le camp Jupiter seul pour quelques temps.

Mon périple commença dans la mer baltique une île inconnue et improbable s’y trouvant, hébergeant les amazones, il m’a fallu plus de deux jours pour pouvoir m’y stopper, cherchant une ouverture dans ses rochers entourant cette île impénétrable. J’avais plus que hâte de revoir Hylla, j’avais besoin de ma grande sœur, de l’entendre de nouveau, de pouvoir lui parler. Oui j’avais des sentiments malgré ce que les gens disent. Je les cache bien c’est tout.

Une escale qui dura une petite semaine, juste le temps de me ressourcer avant de repartir pour l’Asie, plus particulièrement ses hautes montagnes abritant des temples bouddhistes. Oui j’avais décidé de méditer pendant quelques temps. Ce fut d’ailleurs vraiment difficile d’accéder à ses temples, j’ai passé plusieurs nuits dans le froid glacial des montagnes himalayenne, ce  fut tout de même une expérience des  plus enrichissante, découvrant une nouvelle culture, chaque soir j’avais le droit à une histoire ancienne de mes guides.  Le plus souvent sur le Yeti qui hanterait ses montagnes enneigés. Bien évidemment un mythe. Quand je suis enfin arrivée à destination, j’ai pris deux semaines de repos et de méditations, pour une fois je n’avais plus de bruit, plus le raffut du camp, plus de guerre, plus de dieux, de demi-dieux, de prophéties ou d’autres choses encore plus farfelues. Je me sentais de plus en plus sereine. Je me retrouvais enfin.

Ses deux semaines terminées, je n’ai pas repris la direction du camp, je me suis dirigée vers  le Népale, un pays hors du temps possédant une culture bien à eux, puis la chine avec ses rizières, ses villages perdus dans la jungle, la Thaïlande et ses plages d’une grande beauté, l’Indonésie et ses volcans, me faisant ainsi penser à Vulcain. Pour ensuite prendre la direction de l’Australie, j’ai pu découvrir un pays possédant une culture bien plus riche que ce que l’on peut penser, avec ses lieux sacrés et  ses étranges coutumes. Après j’ai pris la direction de l’Amérique faisant escale à Hawai pour ensuite arriver à Los Angeles.

J’ai parcouru se pays en huit jours, parcourant la route 66, riche de ses fasts-foods et lieux extraordinaire, c’est autre chose que de gros building, c’est une autre Amérique que l’on peut voir à travers cette route. J’ai rencontré plusieurs personnes durant ce périple, des personnes de toutes origines, de toutes religions. Je me suis grandement amusée oubliant tous mes traquas et chassant mes mauvais démons. J’étais prête pour rentrer, j’étais enfin sereine, enfin reposée, je pouvais reprendre mes tâches. Je pouvais être de nouveaux là pour le camp Jupiter. Mon voyage a duré un an, mais j'ai surmonté mes peurs...

Quand la cruauté vous rattrape

Mon retour ne fut vraiment pas bien accueillit, pas par le faite qu’il n’était pas souhaité, mais surtout par la nouvelle qui venait de tomber. Je ne voulais y croire, je venais d’arriver et j’apprenais que quelqu’un à qui je tenais venait de perdre la vie. Comme quoi, la cruauté de ce monde vous rattrapera toujours. Je me suis d’abord effondrée avant de vite reprendre pieds, ce que mon voyage m’avait appris, c’était que malgré les difficultés de la vie, il y a toujours une solution pour remonter la pente.

Percy Jackson était mort, la colonie des grecs n’était plus, ils avaient disparu dans la nature, enfin presque disparus, ils se retrouvaient maintenant dans un endroit dont le nom est encore inconnu. Je savais que bientôt une mission allait être ordonnée pour aller prendre des nouvelles de nos pseudos camarades de la Colonie. Je voulais en être, à peine rentré que je désirais déjà faire quelque chose pour les autres.  Pourquoi avaient-ils fait ça à Percy, l’une des rares personnes avec qui j’arrivais à parler.

Je voulais les connaître ses gens, je voulais qu’on donne vengeance, j’étais peut-être un peu trop sûr de moi, je m’emportais peut-être un peu trop. Ce que je savais, c’est que cette histoire allait devenir encore plus sombre et qu’une nouvelle fois, les morts vont pleuvoir, je me dis qu'on devrait peut-être prendre un abonnement aux enfers, je suis certaine qu'Hadès en secrétaire ça doit être pas mal.