Ses grands yeux bleus regardent le mobile qui tourne sans relâche, lentement, au dessus du berceau. Mary couve l'enfant du regard. Les cheveux sur la tête du nourrisson sont presque blanc, il émane de ce petit être une pureté, une innocence et une douceur sans nom. Charles pose sa main sur l'épaule fine de sa jeune épouse et Mary lui rend son sourire. Elle avait enfin une famille, elle qui avait vécu toute sa vie seule, ses parents étant trop occupés au Ministère  pour poser les yeux sur elle. Olivia s'agite, éternue, et gazouille en regardant les flocons et les étoiles de son mobile tourner lentement. La lumière de la pièce est douce. « Et si nous lui faisions un petit frère ? » murmure Charles à l'oreille de sa chère et tendre. Elle lui répond en levant les yeux au ciel. Leur fille n'avait que quatre mois, son mari était-il fou ?
Mary se promit encore une fois d'être toujours présente pour son enfant. De la soutenir en tout temps, de l'aimer sans condition tout au long de sa vie.

C'est seulement deux ans après la naissance de leur petite blondinette qu'un nouvel heureux événement est arrivé pour les Callagan. Olivia a mal vécu la naissance de son frère. Elle s'est sentie abandonnée par ses parents, qui tout à coup ne s'occupait plus que de ce morceau flasque de peau qui sentait mauvais. Et qui en plus les empêchait de dormir !
Quand Mary dut accompagner sa princesse à l'école pour la première fois, elle pleura plus qu'Olivia. Charles et sa femme avaient décidé ensemble de scolariser Olivia dans une école moldue. Au moins pour ses premières années. Olivia était une enfant calme, et à quatre ans, elle ne parlait que très peu. Ils pensaient donc que la scolariser tôt l'aiderait à se sociabiliser.  Malheureusement, la fillette s'est battue bec et ongle pour faire admettre à un de ses camarades que la sorcellerie existait. L'école moldue n'a donc pas duré plus de deux mois pour notre belle Olivia.
À cette époque, Ezra – son petit frère – bavait encore partout. Mais si Livie aimait martyriser son petit frère, elle était bien la seule à avoir le droit de le faire, si bien qu'elle ne supportait pas de l'entendre pleurer.

Olivia et Ezra ont grandi, baignés dans la magie de leurs parents. Mary leur a fait l'école à la maison, et Charles, qui travaillait beaucoup, l'épaulait du mieux qu'il pouvait. Mais on a proposé à Mary l'année des huit ans de sa fille de reprendre son poste d'avocate au tribunal sorcier. Elle ne pouvait pas refuser, et ses enfants étaient grands. Elle pouvait se permettre de les laisser. Charles travaillait à Sainte Mangouste, et un médecin, moldu comme sorcier, à peu de temps à consacrer à sa famille. C'est ainsi qu'Olivia a vu la promesse de sa mère faner, comme une fleur qu'on aurait sorti du vase. Mary aimait ses enfants, bien entendu, mais elle n'était plus là. Un tuteur avait pris sa place pour les cours, et une nourrice pour le reste du temps. Un jour, alors que le jeune Ezra avait une grippe abominable, un des rares jours où Mary était à la maison, il a brisé le coeur de sa mère. Il ne voulait pas qu'elle s'occupe de lui. Il voulait Olivia et Sarah, leur nourrice.



Olivia a reçu sa lettre sans surprise aucune, étant la douzième génération de sang-purs de la famille Callagan (garantie sans consanguinité). On ne dirait pas comme ça, mais monter seule dans ce si grand train est impressionnant pour une enfant de dix ans. C'est Sarah qui l'a accompagnée. C'est Sarah qui l'a accompagnée partout en fait. Pour acheter sa baguette. Ses livres. Son chaudron. Et c'est de sa petite main tremblante qu'Olivia a salué son frère, sa nourrice et son enfance, alors que le Poudlard express quittait le quai.

Ils entrèrent dans la grande salle sous les regards pesants des élèves des autres années. Ils étaient plus nombreux que d'habitude, cette fois, se dit un des professeurs assis au bout de la table qui était réservée pour ses confrères. Olivia avait pris la décision d'être sérieuse. Sarah avait été à Poufsouffle, et étant son modèle absolu, Olivia voulait faire de même. Elle ne savait pas vraiment qui elle était. Alors être une poufsouffle lui paraissait respectable. Et Sarah était la douceur incarnée. Elle était patiente, généreuse, souriante, compréhensive, pédagogue, et tant d'autres choses belles ! Olivia voulait devenir comme elle.
La grande femme en robe appelait les nouveaux arrivants un par un. La cravate de Livia était parfaitement ajustée, la broche de l'emblème de l'école parfaitement centrée. Et elle avait entendu murmurer qu'elle aurait pu être une parfaite petite Malfoy. Elle avait entendu ce nom à la maison. Son père l'avait soigné, lui semblait-il. À moins qu'ils ne soient allés à Poudlard ensemble ? Peu lui importait de toute manière. Il était maintenant évident qu'elle irait à Poufsouffle. Alors quand son nom retenti dans la Grande Salle, c'est confiante que la petite blonde s'est hissée sur le tabouret de bois. On pose un antique chapeau sur sa tête, et...
« Tu es sûre de vouloir aller à Poufsouffle pour les bonnes raisons ? Tu n'en a pas l'étoffe, jeune fille. Le fait même que tu sois si déterminée à y aller m'indique que ce n'est pas ta place. » La voix grave venait-elle du chapeau ? Non . Olivia avait sa place à Poufsouffle, comme Sarah. Elle le savait. Elle l'avait décidé. « SERPENTARD ! »
Quoi ? Quoi ? Non ! Enfin, il devait être cassé, leur choixpeau à la noix ! Olivia était une Poufsouffle, comme Sarah !
Les applaudissement emplissent la salle alors que la jeune fille jette au professeur un regard paniqué, mais déjà il faut qu'elle laisse la place sur le tabouret. Il s'est forcément trompé !
Elle est allée s'assoir malgré ses doutes et ses peurs avec ces adolescents vêtus de vert. Enfin. Surtout de noir en fait, comme tout le monde ici. Ils l'ont emmenée dans les cachots. Ils ont prononcé des mots sans sens réel et un mur de briques noires s'est ouvert devant Olivia, qui a suivi tout le monde à l'intérieur. Ils lui apprirent qu'elle était sous le lac noir, qu'elle allait vivre ici sept ans, et que ses affaires étaient déjà dans le dortoir. Elle s'y rendit donc. La pièce était basse de plafond, sombre, et froide. Une vraie cave, se dit Olivia, qui imaginait celui des Poufsouffles grand, chaleureux, avec une cheminée - Non ! Deux ! deux cheminées !
Elle avait envoyé une longue lettre à Sarah pour lui demander si, étant à Serpentard, cela voulait dire qu'elle était une mauvaise personne, et Sarah, douce comme elle était, lui avait répondu qu'elle était courageuse, qu'elle était audacieuse et confiante, et surtout qu'elle était forte. C'était pour tout cela qu'elle était à Serpentard. Pas parce qu'elle aurait été méchante.

Deux ans après cela, Olivia est montée dans le train avec Ezra. Elle avait des amis, évidemment. Ils s'entendaient terriblement bien. Elle était particulièrement proche Loïc, qui était dans la même maison qu'elle. Et finalement, elle s'y sentait bien. Chez elle. Mais cette fois, elle faisait abstraction des autres élèves, amis ou pas, pour rester avec son Ezra, son précieux petit frère qui lui manquait tant quand elle était à Poudlard. Il était évident pour OIlivia qu'ils seraient dans la même maison. Qu'ils partageraient tout. Mais le Choixpeau a encore fait des siennes ce jour-là, et Ezra a été envoyé à Serdaigle. Olivia haïssait ce chapeau idiot.

Un jour, deux camarades d'Olivia embêtèrent Ezra, et cette dernière, poussée par un instinct  qu'elle ne se connaissait pas, leur sauta dessus pour leur rendre leurs coups. Mais elle comprit vite qu'il lui faudrait laisser Ezra pour rester intégrée. Qu'elle allait vite se faire chasser de son dortoir. Qu'elle deviendrait le souffre-douleur. La faible des Serpentards. Alors elle a décidé de s'endurcir. Et c'est ce qu'elle a fait.



Rejeter Ezra ne devrait pas la faire se sentir comme ça. Elle se sentait mal de se sentir si bien. Sa cinquième année se terminait, et Olivia savait que ce serait la dernière. Elle ne reviendrait pas à Poudlard, et savourait donc ces derniers instants. Les couchers de soleil sur le Lac Noir allaient lui manquer. Oh, pas seulement ça, non, évidemment que beaucoup de choses allaient lui manquer de Poudlard, mais elle estimait avoir fait son temps ici. C'était à elle de prendre sa vie en main, et les cours de divination n'avaient que renforcé ce sentiment. En fait, ces cours la révulsaient. L'idée qu'elle n'ait pas le contrôle de son existence la rendait folle de rage. Sa vie n'était pas écrite. C'était à elle de l'inventer. Et c'était pour se prouver à elle-même qu'elle en était capable, qu'elle quittait Poudlard, ses parents, son frère, Sarah et ses amis. Elle voulait vivre pour elle-même et par elle-même. Sans que rien ni personne ne dicte sa conduite.
C'est donc sur les quais de Kings Cross qu'elle a dit au-revoir à son adolescence. Elle s'était installée dans un compartiment avec Loïc et Aylee. Ils avaient parlé, ri et tout fait comme d'habitude. Elle ne leur a rien dit et n'en avait jamais eu l'intention, car elle se disait qu'ils allaient tenter de la dissuader, or sa décision était prise. Quand le train s'est arrêté, Olivia est descendue avec sa malle, et elle est partie du côté moldu de la gare, sans un regard derrière elle. Sans un au-revoir pour son petit frère, ni pour Sarah, cette femme qui pendant dix ans les avait élevés comme ses propres enfants. Un hibou arriverait au manoir Callagan le lendemain. Olivia avait écrit qu'elle partait. Et qu'elle aimait son frère, qu'importe ce qu'elle lui avait fait subir. Et qu'elle aimait Sarah. Elle avait ajouté à sa lettre une cravate aux couleurs de sa maison, avec pour mention "Sarah est libre maintenant." en espérant qu'ils sourient.

Le train qu'elle avait pris devait la mener en bord de mer, à Brighton. Elle voulait voir le monde, mais ses maigres économies - qui étaient de toute façon en gallions - n'allaient pas lui suffire. Elle avait donc besoin d'un coin tranquille pour travailler. Et voir la mer pour la première fois lui plaisait.
On l'a vite embauchée dans un centre aéré, où elle faisait un travail assez similaire à celui de Sarah, et l'idée de lui ressembler était d'un réconfort sans nom pour Olivia. Sa première semaine seule avait été chaotique. Mais elle avait fini par emménager dans une colocation avec deux autres filles, aussi paumées qu'elle. Sa baguette était bien rangée dans une boîte, cachée dans son placard. Olivia travaillait le matin, et se promenait l'après-midi. C'est comme ça qu'elle l'a rencontré, d'ailleurs. En se promenant. Elle avait marché des heures dans la ville. Et elle avait monstrueusement faim, surtout. Alors elle est entrée dans ce fast food, qui donnait l'impression de s'enfoncer dans le bitume ensablé de la rue qui longeait la plage. Toutes les couleurs des meubles, des murs, des sols, étaient comme rendues fades par le soleil qui brillait ce jour-là. Le ciel n'avait jamais semblé plus bleu à Olivia. Elle avait pris place sur une antique banquette, qui avait dû être orange il y a longtemps. Il n'aurait manqué au serveur qu'une paire de patins à roulettes pour que le cliché soit parfait. Mais non. Il avait des chaussures tout ce qu'il y a de plus banal. Il avait une quarantaine d'année et donnait l'impression d'un ennui mortel. Olivia lui commande une gauffre, et il lui annonce sur un ton monotone que le café est offert par la maison. La sorcière n'en avait jamais bu, car Sarah le leur interdisait, à Ezra et elle, mais Livia en adorait l'odeur. Elle la qualifiait de sérieuse. Oui, un odeur sérieuse. Sarah en riait beaucoup.
En attendant son plat, Olivia s'installe en tailleur sur la banquette. Par la fenêtre, on aperçoit le port, et l'antique grande roue. Elle aimait cet endroit. C'était calme, et elle s'y sentait bien. Et elle l'avait choisi. Elle fut tirée de ses pensées par une brûlure sur le genoux. On venait de lui renverser une cafetière dessus. Elle s'est levée à la vitesse de l'éclair et a regardé le jeune homme - Dylan, indiquait son badge - se confondre en excuses. D'un revers de la main, elle lui fit comprendre que ça n'avait pas d'importance. Elle laverait son Jeans le soir-même.
Elle leva les yeux vers le serveur. Il avait l'air désolé, et un peu perdu, et il était beau à pleurer. Ils ont échangé à peine quelques mots. « Pardon pour le café. » « J'espère qu'ils ne vous renverront pas pour si peu. » Des banalités. Elle a néanmoins laissé son numéro de téléphone sur une serviette en papier avant de partir.



Tout est allé très vite. Le soir même il l'appelait. Elle ne lui avait même pas donné son prénom, ils ne s'étaient vu que quelques minutes, et pourtant il l'appelait. Elle n'y croyait pas. Ils avaient rendez-vous le lendemain, et Olivia avait hâte d'y être.
Ainsi, de fil en aiguille, d'aiguille à coudre en aiguille à tricoter, de sortie en rendez-vous, ils sont tombés amoureux. En tout cas, Olivia était folle de lui. C'est vrai, après tout, Dylan était merveilleux ! Plein d'humour, gentil, attentionné, intelligent, et pas exigent pour deux sous. Il ne se souvenait pas de son histoire, et Olivia n'aimait pas parler de la sienne. Dylan représentait le point d'ancrage dont avait besoin la petite blonde. Un moldu qui l'aimait. Avant même qu'ils réalisent ce qui se passait, ils vivaient ensemble. C'était rapide, oui, mais on ne peut plus sincère. Il lui arrivait de penser à son père, qui était si fier que ses enfants soient la douzième génération de leur famille de sang pur. Et il lui arrivait alors de se dire qu'il ne devrait pas compter sur elle.
Elle s'inquiétait souvent pour son petit frère, également. Mais Olivia ne devait pas s'attarder sur ces sentiments. Ils ruinaient son moral et elle ne pouvait pas l'expliquer à Dylan, ce serait trop compliqué.
Puis Dylan a retrouvé la mémoire. Enfin non. C'est son histoire qui l'a retrouvé. Dylan s'était construit une identité. Choisi un nom, faute d'en avoir un, et il avait une vie, ici. Il avait Olivia, ses amis, son appartement, son boulot... Et ces gens ont tout brisé. Dylan s'appelait Léo, était américain, et demi-dieu par dessus le marcher. Dylan, enfin, Léo les a suivi. Olivia n'avait pas été étonnée par  la magie qui entourait Léo. Elle l'aimait, mais il était comme... Un nouvel amoureux. L'appartement était vide sans lui. Elle ne savait plus trop comment l'appeler. Dylan ? Léo ? De toute façon, il avait dû partir.

Notre petite socière avait pris un abonnement à la Gazette du sorcier. Il fallait bien qu'elle s'occupe, et les journaux moldus, bien qu'intéressants, étaient moins vivants. C'est comme ça qu'elle a appris l'arrivée des demi-dieux à Poudlard.
Il lui manquait tellement ! Ils étaient déjà à la mi septembre, et Olivia avait quitté Poudlard et sa famille depuis plusieurs mois.  Devait-elle le rejoindre à l'école de sorcellerie ? Elle en avait envie, mais était-ce une solution ? Allait-on lui pardonner ?

Olivia aimait Dylan. Non. Non, Léo, elle aimait Léo. Et Léo l'aimait, alors elle y était retournée. Sans avoir jamais dit à son chéri qu'elle était une sorcière. Et au moment de son arrivée, il a eu un choc. Alors ils ont parlé. Beaucoup. Des heures, des nuits durant. Elle lui a tout dit. Ses parents, Sarah, son frère, Loïc et Aylee, Serpentard, tout.

Halloween à Poudlard est toujours un spectacle. Personne ne s'adressait plus à Olivia directement excepté Léo, et quelques demi-dieux. Les repas à la table des serpentards étaient interminables aux yeux de la jeune fille, qui regretterait presque d'être revenue. Mais Halloween avait quelque chose de spécial. les tentions entre les êtres s'apaisaient un peu. Malheureusement, l'attaque a eu lieu, ce soir-là. Tout est allé très vite. Un sort s'est échappé d'une baguette, vers la table des Serdaigles. Olivia a bondi en avant, pour protéger son petit frère, et plus rien. Un trou. Le néant. Quand Olivia a rouvert les yeux, c'était en hurlant le prénom de son petit frère. « Je suis là, Livie. Tu as dormi trois jours. Tu te sens comment ? » Elle avait peur. Envie de vomir. Soif, terriblement soif, et une migraine à se frapper la tête contre les murs. Son frère, en serrant la main frêle d'Olivia dans les siennes, lui a expliqué : Elle lui avait sans doute sauvé la vie. Elle avait pris un sortilège dans le ventre, et s'était écroulée. Personne n'avait pu identifier de quel sort il s'agissait. « Et les demi-dieux ? » demanda la sorcière après un moment. « Léo a disparu, Livie. Impossible de le retrouver, on a fouillé tout le château, toute la forêt, tout le parc. » Alors elle a juste pleuré. Elle l'aimait tellement qu'elle en était paralysée. S'il était arrivé quelque chose à Léo, alors qu'elle vivait, Olivia ne... Elle ne savait pas. Elle s'en voulait de ne pas avoir tenté de le protéger lui aussi. Il ne se serait pas laissé faire. Mais elle ne supportait pas l'idée qu'il puisse aller mal.
Et il est revenu? On ne sait d'où, on ne sait comment. Lui même ne le savait pas. Quand elle l'a vu, Olivia lui a sauté au cou, respirant son odeur, le couvrant de larmes.

Comme s'il n'en était pas assez pour eux, Cupidon s'est amusé à les faire tourner en bourrique. Olivia ne comprend pas, aujourd'hui, ce qui lui est arrivé. C'est arrivé, c'est tout. Elle aime Léo de tout son coeur, mais c'est arrivé. Elle déteste Cupidon. Elle déteste ce garçon. Elle se déteste. Il leur suffisait de se retrouver pour recoller les morceaux, avant. Maintenant, toutes les discutions du monde n'y changeraient rien. Ce qui est fait est fait. Il faut l'accepter, et vivre avec. À Léo de choisir s'il vit avec ou sans. Car c'est le seul qui ait le choix. Avec ou sans Olivia.