Le tournant d'un vie qui s’annonçait belle

Cassiopée a maintenant cinq ans. Sa maman vient la chercher à l'école, sauf qu'elle n'est pas seule, contrairement à d'habitude. Un homme que Cassiopée ne connait pas l'accompagne. Sa mère lui dit que c'est un collègue de travail. Et puis le lendemain, rebelote, il vient encore la chercher avec sa mère. Et puis il reste dormir à la maison. Cassiopée se pose des questions. En plus c'est un homme riche, alors que sa maman est seulement secrétaire dans un cabinet d'avocats. Et puis, un jour, elle lui révèle que cet homme est son amoureux, et qu'ils vont se marier. Cassiopée est très contente, parce que sa maman était seule depuis que son père était partie. Et puis elle aimait bien Stan, elle le trouvait gentil.

Après le mariage de sa mère et de son beau-père, sa maman dit qu'elle a à lui parler. Cassiopée est toujours d'accord avec sa maman, elle est son model, et elle l'admire beaucoup. Sauf que cette fois, la décision qu'elle a prise ne lui plait pas. Elle ne veux plus que Cassiopée s'appelle San Tria. Elle veut qu'elle devienne Cassiopée Mc Call, pour qu'ils soient une vraie famille. Sauf que Cassiopée n'est pas la fille de Stan, elle ne le sera jamais. Mais à cinq ans, on ne peut pas vraiment donner son avis. Cela ne l'empêche pas de se sentir trahie. Sa maman entame donc une procédure d'adoption pour que Stan deviennent son père au nom de la loi. Au bout de quelques mois, sa demande est acceptée et elle devient officiellement Cassiopée Mc Call. L'injustice la tiraille. Personne ne lui a demander ce que elle, elle en pensait. Et elle ne se sentait pas comme étant une Mc Call, elle était une San Tria, et elle le serait toujours.

Deux ans plus tard, sa mère donne naissance à deux petites filles, des jumelles. Cassiopée a alors sept ans. Et elle devient la grande sœur de Lucie et Shanna. Sauf qu'elle ne trouve aucune ressemblance avec elles. Tandis que ses demi-sœurs était blondes aux yeux noisettes, comme leur mères, Cassiopée était brune avec des yeux bleus. Elle savait qu'elle avait toujours ressemblait à son père. Avant de se marier, sa mère n'arrêtait pas de le lui rappeler. Une chose qui avait changée depuis qu'elle s'était mariée, sa mère ne lui avait plus jamais parlée de son père. Mais Cassiopée s'était forcée de se rappeler de tout, elle se racontait elle-même les histoires que sa mère prenait des heures à lui racontait tous les jours. Enfin, avant son mariage. Cassiopée trouvait injuste qu'elle ne le fasse plus. Oui, elle avait un nouvel amoureux, mais Cassiopée était toujours sa fille, et Thanatos resterait son père à jamais. Et elle ne voulait pas l'oublier pour le remplacer par un autre.

Les choses ont commencée à dégénérer à ses dix ans. Le jour de son anniversaire. Cassiopée était tout excitée à l'idée de le passer avec ses copines, comme sa mère le lui avait promis. Et ce jour là, sa maman l'avait autorisée à rentrée toute seule de l'école. Elle était enfin une grande. Mais quand elle rentra à la maison, elle se rendit compte que c'était le pire anniversaire de sa vie. Son beau-père était assit à la table du salon. Sa maman n'était pas là, elle travaillait. Ses sœurs étaient en train de jouer dans leur chambres. Elles étaient malades, alors elle n'était pas allées à l'école ce jour là. Stan avait une drôle de tête, et il lui faisait peur. Elle avait posée son sac dans l'entrée, puis commençait à partir vers sa chambre.

"Cassiopée"

La petite fille se retournait, surprise. Il ne l'avait jamais appelé Cassiopée, personne ne l'appelait Cassiopée, c'était toujours Cassi. Et puis, il avait une drôle de voix, comme s'il était en colère, mais pas tout à fait. Cassi ne savait pas trop définir ce ton. Stan se leva et s'approcha de sa belle-fille avant de s'agenouiller devant elle, le visage fermé.

"A partir de maintenant, c'est moi qui décide de tout dans cette maison. Et j'ai décidé que tu n'aurait pas d'anniversaire"
"Mais...", commença à protester Cassiopée
"Et tu n'auras plus droit à rien. Tu n'es que le fruit du péché de ta mère. Et tu vivras comme tu le mérite. Maintenant va dans ta chambre"

Cassiopée n'avait pas tout compris. C'était quoi le péché? Elle n'était jamais allée à l'église. Et elle n'avait pas non plus envie d'aller dans sa chambre et de ne pas fêter son anniversaire comme sa mère le lui avait promis. Mais Stan lui faisait peur, très peur. Alors elle obéit. Et elle s’allongea dans son lit avant de fondre en larmes.

La fuite ne résout rien

Depuis ce jour, Cassiopée n'est plus que Cassiopée. Même sa mère ne l'appelle plus Cassi. Elle trouve que c'est encore une plus grande injustice que de ne plus porter son propre nom de famille. Et elle se renferme de plus en plus sur elle même. Ses amis finissent par la quitter et elle se retrouve seule. Parce qu'elle n'a plus rien le droit de faire, même de sortir s'amuser dehors avec ceux de son âge. Elle est forcée de porter une croix constamment sur elle, de participer à la prière du repas, et d'en faire une autre avant de s'endormir alors qu'elle ne croit même pas en Dieu. Parce qu'elle sait que son père est Thanatos et qu'il y a plusieurs dieux. Mais ce qui la blesse le plus, c'est que sa mère, elle, croie en un seul Dieu. Alors qu'elle a aimée Thanatos, que sa fille est le fruit de son amour. Là, elle a l'impression de n'être plus rien.

Mais le jour où tout dégénère, c'est une semaine après ses treize ans, que personne ne lui a souhaité, d'ailleurs. Elle se forçait à sourire pour l'anniversaire de ses demi-sœurs, et elle n'avait même pas le droit à un gâteau pour le sien. Pour une petite fille de treize ans, c'est un gros coup dur. Ce jour là, Cassiopée est partie faire les courses seule avec sa mère. Cela faisait trois ans qu'elle n'avaient plus été seules. Et une question lui torturait l'esprit depuis qu'elle avait changée de nom de famille. Alors qu'elles venaient de monter dans la voiture pour rentrer, Cassi prit enfin le courage de lui demander.

"Maman, est-ce que tu m'aimes?"

Madame Mc Call ne lui répondit pas tout de suite. Elle gardait le regard fixé devant elle, et serrait le volant à s'en blanchir les doigts. Cassi n'arrivait pas à savoir ce qu'elle ressentait, ni ce qu'elle pensait. Son visage était fermé. Comme elle l'était toujours en sa présence depuis ses dix ans. Mais elle se finit par se tourner vers elle, avec le regard triste.

"Tu es le fruit de mes péchés, Cassiopée. Tu n'aurais jamais dut exister. Je suis désolée"

Mais elle ne l'était pas, ça c'était certain. Cassi le voyait dans ses yeux. Sauf que c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Et Cassiopée rentra dans une colère noire. Elle donna un coup de poing dans le tableau de bord en se faisant mal. Mais elle était tellement en colère qu'elle ne sentait même plus la douleur. Puis elle sortie ce qu'elle avait sur le coeur.

"Le fruit de tes péchés? Ce n'est pas ce que tu disais avant que Stan débarque dans notre vie. Tu disais que j'étais la plus belle chose qui t'était arrivée, tu disais que tu m'aimais, tu me racontait des histoires sur papa! Tu as oubliée qu'il était un dieux ou quoi? Qu'est ce qu'il te fait pour que tu bouffes toutes ses paroles sans rien dire, hein? Tu sais quoi? Je veux pas savoir, j'en ai marre je m'en vais. De toute façon je manquerais à personne dans cette famille! Parce que je ne suis pas une Mc Call, je suis une San Tria!"

Puis Cassiopée sortie de la voiture et partie en courant. Elle espérait secrètement que sa mère la suivrait, qu'elle la rattraperait, qu'elle lui dirait qu'elle l'aime, qu'elle était toujours sa fille et qu'elle le serait toujours. Mais elle ne la suivie pas. Au bout de cinq minutes de course, Cassiopée s'arrêta, essoufflée, et s'effondra sur le sol dans une ruelle. Elle était seule. Et elle éclata en sanglots. Elle serait toujours seule, elle l'avait toujours été. Les cinq premières années qu'elle avait vécue n'était que du vent.

Et voilà, à treize ans elle était comme orpheline, et SDF. Elle errait de ville en ville, se nourrissant dans les poubelles. Parfois, une gentille famille l’accueillait chez elle le temps d'une nuit et lui permettait de se laver et d'avoir un bon repas. On pourrait croire que le pire était de ne pas manger à sa faim. Mais le plus humiliant pour Cassiopée était de ne pas pouvoir se laver. Un jour, c'est un tatoueur qui l'hébergea. Il vivait au dessus de sa boutique, et c'était un homme très gentil. Après s'être lavée, elle était tombée sur l'un de ses catalogues qui présentait les différentes écritures qu'il appliquait. Alors l'une d'elle accrocha son regard et elle lui demanda:

"Vous avez des aiguilles prêtes pas loin?"

Le lendemain, elle ressortie du salon de tatouage avec de l'encre dans la peau de son dos. Elle y avait inscrit San Tria. Parce que c'était ce qu'elle était, c'était le sang qui coulait dans ses veines. Elle était une San Tria, et elle le serait toujours.

Une rencontre qui va tout changer

Une nouvelle vie plus belle

Voilà quelques mois que Cassiopée vadrouille avec Nico dans le pays. Elle a eut le temps de lui raconter toute son histoire, et elle se rendit compte qu'elle ne s'était jamais confiée à personne sur ce qu'elle ressentait. Et ça faisait du bien d'être écouter, d'être aidée. Elle lui en serait éternellement reconnaissante. Surtout qu'il s'auto-nomma professeur personnel de l'adolescente. Il lui trouva une arme, une belle faucille en fer stygien, et lui appris à s'en servir. Il lui apprit aussi à interpréter ce qu'elle ressentait, quand quelqu'un mourrait non loin d'elle. Elle savait depuis toute petite qu'elle était la fille de Thanatos, mais elle ne savait pas du tout comment se servir de ses capacités. Et Nico l'aida à changer cela.

Puis un jour il lui dit qu'il y avait un endroit où il devait l'emmener. Un endroit fait pour les enfants comme eux, pour les enfants des dieux. Il avait appelé cet endroit la Colonie des Sang-Mêlés. Cassiopée était pressée de voir l'endroit, avec plein d'ados comme elle, à la vie compliquée. Elle serait enfin dans un endroit où on voudrait d'elle. Arrivés là-bas, elle fut immédiatement intégrée au bungalow 11, celui des enfants d'Hermès, dieu des voyageurs. Visiblement, son père n'avait pas de bungalow qui lui était dédié. Ce n'était pas grave, elle n'avait pas envie d'être seule dans un bungalow. Au moins celui d'Hermès était plein de monde. Elle était sûre de ne jamais se sentir seule.

Nico lui avait dit ensuite qu'il devait partir. Elle ne savait pas pourquoi, il lui avait juste dit qu'il ne pouvait pas rester ici. Mais elle fut très triste de le regarder partir. Elle avait l'impression qu'il emportait une partie d'elle avec lui. Dire qu'elle ne ressentait rien pour lui aurait été faux. Il lui avait sauvé la vie, il l'avait aidé et lui avait trouvé un foyer. Elle ne pouvait pas ne pas l'aimer, parce qu'il avait changé sa vie. Mais elle ne savait pas si elle réussirait à lui avouer un jour.

Alors elle commença à s’investir dans la vie de la Colonie. Elle participa aux entraînements, et s'éclata à Capture l’Étendard, même si son équipe ne gagnait pas à chaque fois. Elle avait enfin une vie heureuse. Et quand Nico revenait, elle partait dormir dans son bungalow avec lui. Parce qu'elle savait qu'elle même n'aimait pas dormir seule, et c'était aussi un moyen d'être le plus souvent avec lui. Alors elle ne disait rien sur ce qu'elle ressentait pour lui et se contentait du temps qu'elle pouvait passer avec lui.