Le choc fut brutal. Sa tête heurta au sol dans un craquement atroce. Un bruit mat résonna dans son esprit. Il se sentit partir doucement, et très vite, tout autour de lui était entièrement noir. Il se réveilla dans un cri de douleur immense. La figure paternelle de nouveau devant lui. Comprendrait-il un jour que le sorcier qu’il a devant ses yeux n’est plus le fils faible et sans ressource qu’il a connu ? Cherchait donc t-il la vengeance et la colère d’un être qu’il ne pourrait plus jamais mettre à genoux ?

Il se tordit de douleur, à nouveau. Une vague de douleur insupportable à laquelle il essayait de résister de toutes ses forces. Il n’avait pas le droit de céder. Il n’avait pas le droit d’abandonner. Il continua à résister encore, et encore, et encore, et ceux jusqu’à ce qu’il perde de nouveau son petit sourire confiant, et son air sur de lui. Il crachait presque du sang des mauvais traitements qu’il recevait, et la force l’avait abandonné. Il rampait au sol, essayant de s’accrocher à un rebord quelconque pour se relever. Il n’avait aucune idée du moment qu’il était. Peut-être trois heures de l’après midi, peut-être trois heures du matin ?

La porte de sa cellule s’ouvrit dans un grincement. Draco Malfoy n’était plus là. C’était quelqu’un d’autre, un homme plus imposant, plus fort, plus dangereux, sans doute. Il ferma les yeux, essayant du peu de force qu’il avait de se remettre debout, et de lutter, mais chaque fois, on le frappait violemment dans ses côtes. S’il continuait, on finirait par lui casser. Il ne voulait pas abandonner et être réduit à l’état d’esclavage que les autres sorciers subissaient, mais il ne pouvait pas non plus se laisser tuer avant d’avoir sauver celle qui était devenue sa seule raison de continuer. Il arrêta donc d’opposer résistance.

Il ferma les yeux. Quelqu’un le porta, mais il n’y fit pas attention. Il garda les yeux fermés. Tant qu’il mimait l’évanouissement, on le laisserait tranquille, et il n’aurait plus à souffrir. Lâche ? Peut-être, mais il avait besoin de récupérer un minimum, dans le cas où il réussirait à trouver une faille dans la surveillance, pour parvenir à s’échapper. La personne qui le transportait tourna à plusieurs reprises avant de s’arrêter. Un bruit de clé, et une porte qui grince, puis on le balança de nouveau à terre. La pièce trop obscure pour voir quelque chose, il retint son cri de douleur, de peur de croiser une créature très aimable…