chapitre premier. ~ the end is where we begin.
Naître. Cela a été ta plus grave erreur. Que dis-je. Celle de ta traîtresse de mère, cette hypocrite que tu appelais maman, lorsque tu étais encore au courant de rien. Lorsque ton âme était pure, innocente, et que tu étais une enfant. Une gamine qui ne savait rien, tout aussi stupide qu'un chien. Un animal n'ayant envie que d'affection et d'amour de la part de ceux qui l'ont engendrée ou adoptée.
Toi, tu es née d'une union interdite. En ces temps anciens, en 1526, il n'était pas toléré qu'une femme trahisse ainsi son tendre époux. Ta famille était d'appartenance Romaine, ils avaient longtemps vécus en Italie, mais ils s'étaient installés en Angleterre pour davantage de stabilité. Néanmoins, il n'en fallut pas moins pour comprendre la supercherie de ta mère. Ton père, le mari de ta mère, a compris que cette dernière fuyait. Elle ne voulait plus vivre en Italie, lieu de sa profanation. Lieu de son acte horrible. Lieu dans lequel elle a délibérément trompé son mari. Ce dernier ne l'a découvert que des années plus tard, et ce fut horrible.
Tu t'en souviens, n'est-ce pas? Comment ne pas se rappeler le visage rouge de l'Italien, homme de la noblesse avec une réputation à préserver. Ses poings qui se resserraient, cette violence lisible dans ses yeux d'homme cocu. Ta mère a reçu une gifle sur la joue droite, tu t'en souviens, de ça aussi. Elle a raisonné dans toute la maisonnée. L'homme n'a pas cessé de crier
comment as-tu pu me trahir ainsi? Par la même occasion, il s'est tourné vers toi. Tu te rappelles. Tu t'es figée sur place, et tu n'as plus bougée. Tu étais trop jeune pour comprendre sa frustration, pour comprendre son désarroi, et pourtant, tu le sentais au fond de toi. Cet homme n'était plus le même, depuis qu'il avait appris que sa femme avait engendrée une bâtarde. Une enfant telle que toi ne méritait pas son respect, et tu ne l'as jamais relu dans ses yeux. Tu n'as plus jamais reçu de l'amour de l'homme que tu croyais être ton père, le seul et l'unique. Tu ne te savais pas encore descendante du plus puissant et du plus reconnu des dieux romains. Pour le moment, tu étais simplement Milena, cette gamine qui n'avait rien compris de la vie.
chapitre second. ~ run baby run, don't ever look back.
Partir.
Était-ce réellement une bonne idée? Tu te le demandes encore aujourd'hui, mais si tu ne l'avais pas fait, tu serais morte, à l'heure actuelle.
Ton départ fut précipité. Après la mort récente de ta mère, qui avait succombé lors d'un énième accouchement, tu avais besoin de t'éloigner. À ta majorité, tu t'étais promise de ne pas rester ici, de t'enfuir le plus loin possible de tout cela. De cette vie merdique à laquelle tu étais promise, si tu restais à Londres. C'était impensable. C'est pourquoi, deux mois après le décès de ta mère (qu'on rejetait bien entendu sur l'enfant qui était né à sa mort...), tu pris tes jambes à ton cou. Ta famille était riche, et connue. Le scandale d'une enfant bâtarde n'avait pas fait surface, il avait été voilé par tes parents. On s'en doutait, néanmoins. Tu ne tenais rien de cet homme. Mais personne n'osait parler. Ta famille avait trop d'influence et ils la redoutaient.
Tu as décidé de prendre le large, en mer. Un équipage partait à l'aube, mais tu avais exigé qu'on t'emmène loin des contrées anglaises immédiatement. Tu as tout fait pour qu'ils t'emmènent avec eux, malgré les menaces du temps orageux qui ne présageait rien de bon. Tu voulais t'enfuir d'ici, t'éloigner de cet endroit qui te pourrissait l'existence. Tu étais différente, trop différente. Tu savais qu'il y avait quelque chose qui clochait chez toi. Tu étais trop active, par rapport à ta famille. Tu avais beaucoup de mal à lire l'anglais, mais aucun problème avec le latin. Que se passait-il donc avec toi?
Voilà donc que tu partais, le soir-même. Les marins étaient peu rassurés par les nuages menaçants et la pluie qui commençait à s'écouler du ciel, et cela te rendait nerveuse également. À un moment, la pluie est devenue tonitruante. Si bien qu'on ne voyait plus rien. Le bateau a commencé à chanceler, à tenter de tenir malgré les vagues énormes qui menaçaient de le faire basculer à tout moment. Tu as prié les dieux pour que cette tempête ne cesse, mais seulement la pluie s'est arrêté. Le vent, l'orage ont continué à tambouriner et à faire des siennes. Tu te souviens, de la suite?
Vous avez basculé, ton équipage et toi. Vous avez pris la mer, le bateau n'a pas tenu. Mais toi, tu étais déterminée à survivre à cette tempête. Tu es remontée à la surface sans perdre une seconde et sans jeter un oeil derrière toi, tu as commencé à nager en direction de la rive la plus près.
Tu y es arrivée. Tu étais épuisée, tu étais morte de froid. Tu avais envie de mourir, là, tout de suite, pour que cette souffrance cesse. Néanmoins, tu as trouvé la force de marcher dans ta volonté de continuer à vivre. Tu as combattu toutes ces idées noires qui s'éveillaient dans le coin de ton esprit, et tu les as repoussées.
Tu as marché. Quelques minutes à peine, mais tu es arrivée, complètement épuisée, dans une taverne du coin. Cela ne sentait pas le tabac, comme tu t'y attendais. Même les effluves d'alcool ne parvenait pas à ton nez. Néanmoins, ce dont tu te rappelles, c'est qu'on t'a emmenée. Tu as traversé une salle dans les bras d'un homme à l'odeur ensorcelante. Tu te rappelles qu'on t'a nettoyée, on a prit soin de toi. On t'a même offert un endroit où dormir.
Ce que tu ne savais pas, à ce moment-là, c'est que tu ne sortirais probablement
jamais de ce lieu.
chapitre troisième. ~ lets be winners be mistake
Cet endroit te rendait heureuse. Réellement, sincèrement. Tu souriais sans cesse, tu mangeais à volonté et tu n'avais jamais envie de dormir. Tout ce que tu désirais, c'était continuer à vivre, à profiter de tes jours comptés. Car oui, ils l'étaient, n'est-ce pas? En réalité, tu ne le savais pas, à ce moment-là, mais tu étais piégée, fille de Jupiter. Tu étais ensorcelée par ce Casino, le Lotus tels qu'ils le nomment, de nos jours. Mais tu as été sauvée à un moment critique, et crois-moi, cela n'a pas été aisé, de te sortir de là.
Quatre personnes sont entrées dans le lieu de plaisir qui était le tien depuis bon nombre d'années. Sur elles, des armes qui brillaient merveilleusement. Mais tu te demandais, pourquoi avoir besoin d'armes dans un lieu de paix tel que celui-là ? Tu étais ferme : Tu ne voulais pas quitter. Ils étaient là pour toi, néanmoins. Ils disaient vouloir te sortir de là
. « Viens avec nous. On t'emmène chez toi. » Tu avais protesté. Ne savaient-ils pas que cet endroit était ta maison, maintenant ?
« Ne soit pas ridicule. » avait soufflé l'un d'eux.
« Tu es destinée à franchement mieux que ça. » Contre ta volonté, ils te poussèrent à l'extérieur du lieu. Ce que tu y vis t'aveugla, réellement, pendant une minute au moins.
De drôles de choses illuminaient de parts et d'autres. Des écriteaux qui tremblaient sous le pétillement de lumières. Comment cela était-il possible ? Confuse, tu tentai de lire l'une des pancartes, et tu reconnus les chiffres.
29... juillet... 2018? C'était impossible. Tu n'avais pu t'éclipser 474 ans durant. C'était illogique. Carrément impossible, même. Tu tremblais. Tu sentais monter en toi une confusion pire que la normale. Tu te sentais étrangement mal, et tu ne comprenais pas d'où cela venait.
Le choc te fit perdre connaissance, et lorsque tu revins à toi, tu étais à l'orée d'une forêt. Encore une surprise, puisque devant toi se tenait une majestueuse louve, animal que tu avais toujours trouvé fascinant.
« Comment? Qui... » La bête planta son regard dans le tien, et tu te sentis soudainement à ta place. Rassurée.
« Tu dois faire tes preuves, fille de Jupiter. Survit, et tu auras le droit d'aller où les tiens se dirigent. » Ce mystérieux message te laissa perplexe, de longs instants. Tu admirais la forêt, et d'un coup, tu remarquas que la louve avait disparue. Néanmoins, tu te sentis tout de suite moins seule. Un hurlement parvint à tes oreilles, et un monstre apparut sur le côté. Effrayante, la créature ne te laissait pas froide. Elle possédait une tête humaine, un corps de lion et une queue de scorpion. Tu tentais de te souvenir en vain du nom de la bestiole, puisque tu l'avais déjà appris.
En premier lieu, tu n'eus aucune idée de comment vaincre la bête. Tu supplias néanmoins le ciel de t'envoyer un peu d'aide, et tu constatais qu'un ciel orageux commençait à poindre le bout de son nez. Tu vis un éclair descendre, et instinctivement, tu levas la main pour diriger la foudre vers l'animal mythique. Ce dernier grogna. Il te fonça dessus et t'amocha sincèrement la jambe, et tu poussas un hurlement à réveiller n'importe qui d'environnant.
Tu tuas la bête après une nuit entière à chercher une solution. Tu te dis que si tu incendiais l'endroit, tu aurais le moyen de t'en sortir vivante. Un éclair frappa un arme avoisinant, et la créature fut prisonnière des flammes. Épuisée par l'utilisation de ton don, tu eus du mal à réaliser que c'était terminé. La déesse, la louve géante, te donnait l'autorisation de poursuivre ta voix. Mais tu devais trouver le camp Jupiter et les romains seule. Par toi-même.
chapitre quatrième. ~ I will fight.
Le Camp Jupiter.
Les romains, leur discipline, la légion, les dieux, les demi-dieux, l'ambroisie, le nectar, la mythologie romaine et grecque, les alliances, les guerres... Tout cela était incroyable. En premier lieu, lorsque tu es arrivée, à tes dix-huit ans, tu avais du mal à y croire. Tu étais une fille de Jupiter, tu étais capable d'influencer et de contrôler la météo et tu devenais une guerrière. Une légionnaire. Une botteuse de fesses.
Tu appelais le respect. Tu étais digne de l'avoir, non seulement parce que tu étais une fille du maître des Dieux, mais bien parce que tu étais forte. Tu progressais à une vitesse incroyable, surtout lorsque tu t'entêtais à gagner. Parfois, tu avais envie d'abandonner, comme tout le monde. Tu avais envie de laisser tomber et de ne plus rien vouloir savoir de ce monde de merde. Après tout, les demi-dieux ne vivaient pas longtemps. Mais non. Tu voulais survivre.
Puis il y eut la destruction des camps.
Ta maison, celle des grecs, elles furent détruites. Le premier septembre pour tes compatriotes de la colonie, le trente-et-un octobre pour vous. Funeste date qui te fait frissonner à chaque fois qu'on se la remémore.
Les romains et les grecs ont dû cohabiter un an dans la Salle sur Demande du château de Poudlard. Cette même année, il y eut la folie de Cupidon. Ce dernier s'était empressé de bombarder tes amis et toi de flèches invisibles, qui rendaient les gens fous l'un de l'autre. Le château passa par de terribles épreuves, comme les meurtres de Poudlard. Tu te trouvais non loin, toi aussi, et de voir les visages d'Annabeth et d'Elena... Cela t'inquiétait. Et si jamais personne ne se remettait de ces aventures?
Sans parler du bal. La fille de Neptune et le fils du feu qui menèrent une bataille intense étaient époustouflants, mais tu n'aurais pas aimé être à leur place. Ces regards, ces voix, ces insultes, ces encouragements... Tu n'aimais pas la violence inutile et gratuite, tout simplement. Tu avais la notion d'honneur, comme tous les romains. Enfin, presque tous...
En septembre deux-mille-vingt-trois, ce fut la fin d'une ère. Le début d'un monde terrifiant. Morgan fit tomber Tokyo, et elle en fit le quartier général de ces imbéciles en violet... Ce qui t'avait rendue folle de rage. Comment leurs rangs avaient-ils pu se propager aussi rapidement ?
Les demi-dieux avaient été enfermés au Centre Ville, tandis que les autres étaient emmenés dans des lieux inconnus. L'Olympe, elle, fut attaquée un an plus tard. Certains dieux trépassèrent, d'autres résistèrent, et se firent enfermés. De tout coeur, tu priais pour que ton père, ainsi que tes oncles, tes tantes soient encore en vie. Même s'ils n'avaient jamais démontré une once d'affection envers toi, tu les voulais vivants. Ils étaient vos piliers. Vos parents... Qu'allait-il se produire, sans eux?
chapitre dernier. ~ I will not bow, I will not break.
Survivre.
C'était ton seul objectif, à partir de ce moment-là. Une fois que tu avais pris connaissance du camp de survivants au Machu Picchu, tu les rejoins. Tu pris connaissance des chefs, Léo et Lorenzo. Tu es à présent sous leurs ordres, et tu es leur messagère attitrée. C'est un travail difficile. Tu as peur à chaque fois que tu pars en mission, mais tu n'en dis rien. Tu restes forte, tu gardes la tête autre, et tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour rester en vie.