You may say that I'm a freakshow

Six ans dans l'ignorance, sans pouvoirs, et même avec cela, elle se faisait traiter comme une moins que rien. Au début, elle ne comprenait pas vraiment. Pourquoi disait-on que sa mère était une sorcière ? Qu'avait-elle fait de si horrible pour être un tel monstre ? Car oui, les sorcières étaient supposées être méchantes. Mais tout ce que sa mère faisait de "méchant", c'était lui crier dessus lorsqu'elle n'était pas sage. Et puis, les sorcières jetaient des sorts, non ? Le métier de Marie consistait à annoncer aux gens ce qui allait se passer. On appelait ça une... Comment encore ? Ah. Une voyante. Mais c'était pas une sorcière, c'est pas la même chose, hein ? Et puis, elle était même pas sûre que ça marche, ce truc-là, parce que Marie avait annoncé à monsieur Johnson qu'il retrouverait sa femme cette année. Résultat : elle était jamais revenue, madame Johnson. (Bon, en même temps, quand on disait à quelqu'un qu'il retrouverait une personne morte dans l'année... Hazel comprenait que le pauvre homme soit tombé en dépression. Mais il avait tenu plus d'un an avant de se tuer.)

Ensuite, Hazel avait découvert qu'elle pouvait faire sortir des pierres précieuses ou de l'argent de terre. Elle pensait qu'elle était folle, elle avait peur de ce pouvoir. Elle avait d'ailleurs raison d'en avoir peur. Sa mère, elle, en était, comment dire... soulagée. Elles n'étaient pas riches, et donc Marie utilisait ces pierres pour payer leurs dettes. Seulement, des choses bizarres arrivaient à ceux qui recevaient ces pierres : l'un s'était fait couper le bras par une moissonneuse, un autre était mort d'une crise cardiaque dans la semaine... Et à cause de cela, la réputation des Levesque en prenait un coup. Ce qui voulait dire encore plus de moqueries, de harcèlement. Bon, d'accord, il y avait bien son ami Sammy, le boute-en-train de la classe, mais c'était le seul à la défendre. Alors ça continuait. Et ceci jusqu'au jour de ses treize ans...

Mais qui es-tu, Alaska ?

Take a breath of myth and mystery...

Imaginez rester soixante-sept années aux Champs d'Asphodèle, à pouvoir sentir tout, être conscient que vous êtes mort et vous emmerder comme un rat mort (ha. Même pas drôle, je sais.) parce que vous êtes un enfant du roi des Enfers et que c'est comme si vous étiez à la maison sans rien pouvoir faire pour vous occuper. Pendant soixante-sept ans.

Eh bien, c'est exactement ce qu'Hazel avait ressenti. Oui, pendant soixante-sept ans, j'ai bien compté. Jusqu'au moment où elle avait remarqué un vivant, dont l'âme brillait plus que celle des morts qui erraient dans les Champs d'Asphodèle. Oui, vous avez bien entendu, un vivant aux Enfers. Vous inquiétez pas, c'est logique. Parce que ce vivant l'avait remarquée, elle aussi. Et l'adolescent, qui avait plus ou moins son âge, lui avait dit qu'il la ramènerait à la surface, qu'elle n'avait pas sa place dans le monde des morts, pas encore. Et il avait tenu sa promesse. Elle était de nouveau vivante, ils avaient combattu Gaïa et maintenant, le Camp Jupiter renforçait ses défenses : des "Mangemorts" avaient attaqué la Colonie des Sang-Mêlés et... tué Percy, un de ses meilleurs amis, forçant les demi-dieux grecs à aller se réfugier dans un endroit appelé Poudlard.

Et dire qu'elle pensait qu'après Gaïa, tout serait enfin calme... Comme si la vie d'un demi-dieu pouvait être calme. C'est beau de rêver, non ?